"The future belongs to those who live in the now."

 

(lu dans le métro, Dubaï)

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 LEDRU VOYAGE ECRIT AUSSI

Deux ouvrages : GERMANITUDE, une biographie franco-allemande

 

LE PETOCASC

 

Et pour voir ses travaux, sur toile, sur papier, ses carnets de voyage, VISITES (guidées) de l'atelier

23 rue Rode

33000 BORDEAUX

Sur rendez-vous

non stop

à des heures raisonnables !

AUTEUR

MONTREALAISES < NOTES DE VOYAGES +

Sourire grande surface.

Bienvenue à bord. bonjour monsieur, madame. sourire Gemey poli,

veuillez nous excuser pour ce retard dû à l'arrivée tardive de l'appareil

 

il est pourtant depuis au moins deux heures sur la piste avec speedy des gens qui vaillent autour de lui.

 

embarrassée l'hôtesse, professionnelle,

 

vous désirerez de la lecture?

Restent 'les échos' et le 'wall street journal '.

Mélange sucré deux galettes Saint michel ou salé deux noix et trois cacahuètes, c'est peanut

 

Sourire circonstancié. Consignes de sécurité. Il est formellement interdit de fumer dans les toilettes. Veuillez éteindre vos portables qui peuvent créer des etc.

Pour vos correspondances, à l'arrivée rendez-vous au guichet air France.

Turbulences. Sourire tout sourire, exagéré, gêné décontenancé puis trop assuré. Sourire absent.

 

Qu 'est-ce qui se passe?

Lèvres beau fixe, commissures au sommet.

Qu'est-ce qui se passe?

 

Sourire de croisière. Le retour. Celui appris le premier jour de stage, bizarre.

Sourire pressé. Atterrissage forcé?

 

Sourire commercial, seconde édition, serviettes rafraîchissantes. Nous commençons notre

descente sur. Sourire rictus lion pas Lyon, atterrissage d'urgence ? le temps à bordeaux est

beau, la température est de. Soulagement.

 

sourires et sourires grande surface

pour se revoir sur les lignes... membres du groupe ....

11 SEPTEMBRE, 13 MOS PLUS TARD, MONTREAL 6EME ETAGE

 

 

Bonjour monsieur, un jus pour commencer.

Bienvenue.

Le soleil se reflète, cramoisi,

sur les, vitres au milieu des briques,

cramoisies,

la tour léchée, souvenir d'un coup de panique,

crash hier,

crash il y a huit semaines,

Images de tours qui s'embrasent.

Bienvenue c'est à dire merci d'être venu quand même, asseyez-vous ici, vous aurez une meilleure vue. Il y a de la place et tout semble grand ici, les avenues comme les couloirs de l'hôtel, les parkings et les lits dans les chambres où l'on cache les télé au placard. Pourquoi cette reine qui encore s'accroche sur les dollars? Les toits des maisons de pierre/pvc grise sont de zinc ou de fer, maisons de poupée, de bel, british hantées comme on les voit autour de nos supermarchés pour faire antiques, les big, new centers , old et beef corners, les bufallo and Co.

EN L'AIR, FRACTURE SOCIALE

 

sur l'écran, le clip de la compagnie pratique l'onanisme. oubliant retards et attentes, air France fait son numéro devant ceux qui peepent en otages. en Première, c'est champagne pour tout le monde, un rictus blondasse pour foie gras sur nappe à gogo et sauternes à tous étages. la classe. putain, c'est qu'on a faim et les pauvres Tempo se soulagent au papier, attendant le plateau, alu et plastique garantis. les filles du lido se déhanchent, les pieds dans les lasagnes.

 

ANONYME

 

Frisquet, de bon matin,

une fois échangé bonjours comment-ça-vas

avec quiconque croisait dans le couloir,

se retrouva dans le hall de 1'hôtel,

et désormais habituel

lança aux employés

occupés derrière le comptoir

un bonjour-sourire des plus banals.

Se dirigea vers la sortie, ouvrait déjà la porte quand,­

derrière lui,

retentit par deux fois un 'Monsieur, excusez-moi'.

Qu'est-ce qu'il y a,

plaît-il,

qu'est ce qui se passe encore?

un pas glissé et retour en arrière.

« Vous m' avez-dit bonjour,

j'avais pas entendu,

vous ai pas répondu.

Excuses ! »

DANS LA TÊTE, EN L'AIR

 

histoires de voir dans sa tête des ours entre les arbres.

à dix kilomètres,

la verticale,

pas de chance de pouvoir distinguer les femelles et les mâles.

vol de nuit.

en été, on devrait survoler, à bosse ou bleues, des baleines,

plus grandes que des ours.

peut-être, logique, sera-t-il plus facile de les apercevoir.

Prévoir un vol de jour.

temps clair et dégagé.

restent à régler les problèmes du soleil.

les levers et couchers.

pas oublier de prendre une place fenêtre

qui plus est pas sur l'aile

sûrement plus facile d'avoir et l'ourse et la baleine

tout de suite dans sa tête

POLAROÏD

 

tout commence par des œufs tout retournés, bruns rôtis, érable et beurre de cacahuète. le soleil brille. indien, l'automne ne finit pas de finir sur un ex-séminaire, gris austère couleur de fonte de neige. grands et petits séminaires, couvents et monastères pour nonnes et nonnons. églises anglicanes anglophones, catholiques germaniques, ursulines francophones, fières toujours, des toits rouges ou verts, pour reconnaître christs et vierges dans la neige. sur l'ouest, pas de cartier; svelte, de bronze et martiale, victoria veille. A l'est, c'est la fête au village, gays et moins gais, en français la manche avant l'hiver, à mi-chemin, Saint-Laurent joue les arbitres toutes ethnies confondues.

 

DEPART IMMINENT

 

des jours où l'on a comme un no man's land dans la tête. plus vraiment là, pas encore le départ. Les heures comptées avant de quitter sine die ce quelque chose qu'on a aimé. cette manière autre d'être bien dans sa ville. comme dans un lit qu'on a refait, où il est plus aisé de se retourner. Alors demain, on va laisser la couette, douillette sûrement quand le thermomètre entamera sa chute. On ramènera bien sûr des images d’Épinal, cartes postales, élans-sucre, mocassins à tête de bison, pièces inuits en savon. Des sons résonneront, des expressions à sourire de plaisir, des odeurs aussi, insolites ailleurs, subtiles alliances de cannelle et de pomme, d'effluves sucrées effleurant sous la peau. On repensera ces espaces plus larges où des coudes, on en joue moins qu'ailleurs. ici aussi Il reste sans doute plus de places dans les têtes, pour construire, accueillir. Bienvenue dans les esprits où les convois n'ont rien non plus d'exceptionnel. Bienvenue, rentrez, il fait toujours froid dehors même dans les mois d'été.

CHALEURS

 

les écureuils gris sont si gros qu'ils n'arrivent plus à grimper dans les arbres. danger. l'hiver devant la porte est annoncé. l'été fut indien. l'automne fait durer le plaisir des dernières fleurs fanées, des feuilles rouges qui s'accrochent à leurs branches; exceptionnel. dix degrés, ce ne peut plus durer, les maisons surchauffées commencent à transpirer. même le père noël descendu des toits de la baie d'Hudson ne fait pas plus la neige qu'une mouflette le printemps. mais anglos ou francos, tous ici sont sur les starting-blocks. personne ici ne sera pris au dépourvu la première neige venue. Prêtes, les pistes de luge, les patinoires prévues. et même pour le printemps les bâtons de dégel sont en place~assis habillés pour l'hiver aux terrasses de café, ils sont tout de même fébriles, heureux de commencer pour quelques mois une nouvelle vie, de vivre d'autres chaleurs, car on s'imagine mal quiconque sur le bord de la rue entrain de mourir de froid.

DORVAL/MONTREAL

 

De longs couguars noirs, phares amande vitres opaques, chargent leurs VIP. Des shuttles bien carrées transportent les plus fauchés .. défense, mais alors, défense de fumer. Et une Attente. Une 1 Une de plus. Tout ce qu'on gagne en l'air, on le reperd à terre. Survolés les abords des banquises, paysages lunaires, mi glaces mi sapins, neiges qui jonglent avec les nuages. Arrivés. Ça et là des baisers passionnés, des gens qui portent des pancartes pour ceux que sinon nul n'attend. Cafés, donuts et croissants. Aucun dépaysement, cosmopôle incolore, inodore et sans aucune saveur de peuples qui se croisent, ne se rencontrent pas.

LAURENTIDES – LE PEN AU SECOND TOUR

 

Dans le chalet présidentiel tout de bois contreplaqué sculpté, grandes baies vitrées, larges qui s'ouvrent vers des forêts grises vieillies d'avoir l'hiver tant de neiges à supporter.

Bouleaux fatigués et pierres érodées; peut-être en ont-elles marre de voir les skieurs de la ville sans cesse descendre et remonter.

Sous les lustres gothiques qui auraient apprécié être de vraies antiquités, devant la cheminée où brûle un feu trop faux pour être vrai, on accueillerait volontiers quelques français immigrés.

Francais, on a besoin de vous...pour bouter les nouveaux faux anglos hors nos terres.

L'idée dans les têtes fait son chemin. A voté! Le Pen veut toujours mettre les émigrés dehors.

Mais des Français ne veulent plus de leur France aux Français. Envie, ils n'ont pas le choix, de partir parce que la France dont ils se sentent parents risque fort désormais de ne plus être que dans les têtes.

Révolutions et Droits de l'Homme dénaturés et bafoués, on ne sera plus bientôt que citoyens des Idées, d'une certaine idée de la France à la quelle on a aujourd'hui vraiment mal

Pour y rester fidèle, peut-être vaudrait-il mieux, ce jour noir, la quitter et puis la regarder, une fois immigré, comme de la baie vitrée, vieille des grands idéaux qui maintenant faut défaut; tirer un trait, tout du moins ratures certaines idées reçues et auxquelles on a crû. Se réfugier dans l'inconnu, dans une vierge immensité.

S'y sentir solitaire en pleine sécurité dans un nouveau pays où il fait bon hurler.

CHICOUTIMI

 

n'existe plus. Saguenay qu'on dit maintenant. C'est plus français. C'était pourtant joli Chicoutimi ; couleurs sonores de rêves, celles qui demeuraient encore de ces parures indiennes aujourd'hui disparues. Pour quelle raison, allons savoir, paraît que les Indiens se seraient battus entre eux et que, comme ça, à force de déterrer leurs haches et de se crêper les nattes, ils auraient quasiment disparu. A moins qu'ils aient eu tellement peur des Anglais et des Français qui se battaient à coupe de canon qu'ils en aient tiré leçon et se seraient tué par pure imitation. Comme leurs voisins étasuniens, les nouveaux Français n'ont même pas eu le temps de leur montrer la civilisation.

VITESSE LIMITEE

 

Serveurs sexy en bordure d'autoroute. La Beauce et la Prairie. Le plat pays bardé d'arbres démesurés et métalliques à haute tension. Des monts à noms de saints pour empêcher aux truckers de s'assoupir sur les bandes grises de béton sur lesquelles des heures durant ils traînent leurs tonnes mils après miles, désespérément lents; Mal en patience en habitacles surchauffés où il fait presque bon vivre. Normal, à devoir rester dedans tout ce temps. De petites maisons dans la prairie, grises, après les bétons de banlieue. Les noms défilent, fiers comme Richelieu, bénits par tous les canonisés du calendrier, jolies leçons d'histoire, de seigneuries, de chemins de patriotes, tout cela pour que le passe, même si on ne le voit pas, se rappelle en brun et vert à notre bon souvenir sur ces langues infinies où s'égrènent hangars et silos en alu s'élançant en cigares vers le ciel. A côté, de bonnes grosses granges que l'on suppose bien pleines avec leurs façades aux toits à demi octogones, celles qui nous intriguaient, étant enfants, dans les histoires de Mickey. Saint-Louis de Blanfort, Mauseau les Becquets, les arbres reprennent leurs droits, gris, puis de plus en plus vert, bouleaux et confères. Peu à peu les fermes se parsèment. Plus on va vers le nord et moins elles ont de bouches à nourrir. Chaudière, Appalaches, région touristique. Les orignaux de passage ne sont pas que sur les panneaux et peuvent en cacher d'autres. Sainte-Foy: gare routière. Montréal Québec 250 kilomètres en trois heures; comme dans les trains anglais, les lignes d'Orléans laissent le temps d'admirer le paysage.

NIAGARA +

 

Les chutes de Montmorency sont les plus hautes du Canada; Elles ont trente mètres de plus que celles du Niagara. C'est là que les anglais ont battu les Français qui ont repoussé les Anglais à marée haute parce que les Anglais croyaient que c'était marée basse; alors, les Français les ont bien eu, ces andouilles d'anglais. Là, c'est les Écossais qu'ils ont envoyé contre les Français, et là, les Anglais qui avaient tout l'été avant que l'hiver fut venu étaient près de s'en aller quand, désespérés à l'idée de retourner dans le fog de Birmingham, ils ont tenté une dernière sortie sans croire au Père Noël. Mais les Anglais, c'est que derrière leurs tasses à thé,'ils étaient organisés, ils savaient se battre en bataille rangée, alors que les Frenchies, eux ils jouaient aux Indiens avec leurs copains les Hurons, ils jouaient au Ioup derrière les arbres pour prendre les-Anglais par derrière et surprise. A jouer les indigènes, les Français ont perdu une bataille et la guerre.

ETONNANTES POLITESSES

 

 

« Et bonjour, ça va bien ce matin? » heu oui, bienvenue, c'est ça, c'est sympa. Mais qu'est-ce qu'on dit à cela? c'est sans doute un truc comme du Howdoyoudo ? Howdoyoudou ! Ca va bien, ce matin? On va pas se mettre à faire tout un laïus: « Oui, cahin caha, ça pourrait aller mieux, si ... , mais vous savez, cette nuit, mon mari ... alors j'ai pas fermé l'œil de la nuit et puis cette chaleurs qui ... Non ! On répond rien ou re-belote on lance « et vous, bonjour, ça va bien? » C'est qu'on rentre pas comme ça chez les gens sans frapper. C'est gentil, mais on va pas quand même s'imposer comme ça. Alors restons-en là, posons la question sans réponse. Mais attention, ici le sourire est de rigueur.

INUITS

 

Un musée bien chauffé pour ceux qui sculptent les pierres froides dont on fait les pierres chaudes pour cuire la viande dans les restaurants à la mode qu'ils mangent décongelée peut-être à la chaleur de leur bouche d'où sortent les chants de gorge que l'on entend maintenant sur les planches des théâtres subventionnées et spécialisés dans les cultures du monde. Ils chantent sûrement pour faire la fête, l'amour, peut-être les phoques et les baleines. Mais chanteurs et chasseurs, chassés jadis en eskimos et aujourd'hui Inuits à l'honneur, ces as de l'internet, même s'ils sont désormais moins nombreux, ils ont l'avenir devant eux; Ils affichent fièrement leur sweat 'Canada' emmenant dans leurs scooters des neiges les fanatiques des chasses, pêches et traditions en-circuits-découvertes. Les rustique eskimos vêtus de peaux de phoque sont devenus Inuits, bons et vaillants, trinquant allègrement dans leurs jolies masures en pvc. Grâce aux bons blancs, à des milliers de kilomètres, ils sont un peu comme les grands blacks et leurs drums qui, il n'y a pas si longtemps n'étaient encore que des nègres à tam-tam.

PROFIL BAS

 

Va falloir s'expliquer. Les québécois seraient comme les Américains. Aïe. Ils aimeraient pas discuter, parler des choses qui sont à eux et ne regardent qu'eux. Bon, disons qu'on aurait à faire à des sujets aux antipodes de nos usages avec nos concierges et coiffeurs. Donc, on mettrait tout simplement des mots bout à bout pour ne rien dire, pour faire comme si. Défense d'entrer et même de s'approcher. Un peu comme la sensation de s'embrasser sur le front. Sourire pour ne rien dire, ne rien laisser paraître des tempêtes intestines; et à ce niveau là, les Québécois seraient des gens charmants... Rapports de surface qui, comme les musiques des supermarchés ne demandent rien à personne, s'avèrent insonores pour l'oreille. Une sorte de niaise béatitude quoi. Et c'est un Québécois qui dit cela !

Les Français auraient -à ce qu'il paraît -plus de mal que quiconque à s'y faire, car eux, ils veulent toujours tout savoir, même si de par leur grande Histoire, ils savent -on le sait -déjà tout; il leur faut aller au cœur des choses, simple curiosité et psycho série B.

Maîtres-penseurs en thèses, antithèses et synthèses, pour les problèmes de société, ils viennent pourtant de prouver qu'avec tout leur savoir, don d'une supérieure culture universelle, dans le monde à nulle autre pareille, ils viennent donner au pays de la Liberté, de l'Egalitetcetera presque un quart de fachos, la tête en haricot. Français, profil bas, y a qu'à, arrêtons là de penser au café du Commerce, restons en là.

Demandons-nous 'comment ça va ? Et répondons' comment ça va ?' Silence pour tout le monde et comme les Québécois, restons en là.

POINT RENCONTRE

 

Dans la tête, du pâté composé de morceaux du Pianiste - l'holocauste qui poursuit jusque dans les hauteurs -,des nouvelles de la veille, pas toutes fraîches, elles non plus. Un coup d'œil par dessus l'aile dans un demi-sommeil, l'appareil apparaît lui aussi quelque peu fatigué. On dirait qu'un rivet se serait détaché. Non, c'est la fatigue encore. générale. Il est huit heures. Poussé par la tempête américaine, le Boeing est franchement en avance sur l'horaire. Le dimanche n'en sera que plus long, comme la correspondance. Aucun intérêt donc. Journée sans aucun intérêt d'ailleurs, que l'on passera à se rafistoler, à se remettre en ordre de marche Une journée où il vaudrait mieux resté couché. Les passagers à destination de... La voix de la dame du cinquantième étage dans sa tour de Toronto a traversé les airs elle aussi. On est jamais dépaysé dans un aéroport. Selon les jours et les heures, l'église du hall B se fait temple, synagogue, salle de messe ou bien mosquée. A la sortie de l'office, on peut acheter son journal au Relay Hachette le plus proche, se donner rendez-vous au Bill Bentley du coin avant que chacun retrouve son terminal et reprenne son vol.

CDG

 

Mais on dirait que. On est en bout de piste. Et il monte plus lentement. Il n'en finit pas de. D'habitude, on. C'est pas normal que. C'est quoi ce bruit? on a jamais ce sifflement. Ça ne devrait pas. Le voilà qui tourne déjà. 700 pieds, c'est tout 7 A 450 miles l'heure ? Et la vitesse qui ne bouge pas. L'altitude aussi, ça fait je sais pas combien qu'elle est la même. Un gros avion comme ça, avec deux réacteurs. Combien de passagers déjà ? Coup d’œil furtif dans la revue Air France. Jamais assez de poussée pour atteindre -combien déjà -les 11000 mètres. Écran individuel, tout est indiqué, on ne peu pas se tromper. Les chiffres grimpent, s'arrêtent, repartent comme à la Bourse. Rien à faire, on ne contrôle rien sur les écran de contrôle, ni miles, ni mètres, ni feet, ni kilomètres. II fait plus froid en Celsius qu'en Fahrenheit. Trop con d'appeler l'hôtesse-.-­D'ailleurs, au décollage, là où c'est le plus critique, elles tirent le rideau et s'assoient derrière à l'envers pour ne rien voir. Comme il paraît qu'elles ont peur, elles se racontent des histoires d'hôtesse. Aurait mieux valu pas jouer les caïds et lire attentivement les consignes de sécurité. C'est pas normal et l'on dirait que le hublot il est fêlé. Non, c'est du givre. C'est quoi ce bruit ? Non c'est le gamin qui a laissé tomber son baladeur. Pourtant ils l'ont bien dit, c'est interdit. Les appareils peuvent provoquer des interférences. Toujours ce bourdonnement, c'est pas un sifflement, plutôt un raclement comme deux trucs de métal qu'on aurait. On est sur l'aile. On ne vit pas le réacteur. Images d'histoires de moteurs qui se détachent. De pilotes qui continuent sans s'en apercevoir. Cristaux brouillés de l'écran individuel. Puis, image fixe. Air France. Le logo. Pour vous faire aimer la terre. A l'aise dans les airs. Un truc comme ça. Ça sert vraiment les issues de secours. Secousses. Des voisins qui rient et sourient jaune, regardent par la fenêtre. A côté, il ferme les yeux et prend tout l'accoudoir prévu pour deux. 11 disait qu'il prenait régulièrement le Montréal-Paris. Tout est brouillé, le ciel, l'écran, dehors dedans. Et tout cela entre ciel et terre. Pieds immobilisés, mains à ne rien faire et tête dans les nuages. Signal sonore. C'est lequel celui-là déjà 7 Ah 1 C'est votre Commandant. Dehors soudain, radieux, le soleil au même instant. Des couleurs sur l'écran. Altitude : 6000 mètres. Distance parcourue : 42 kilomètres. Restent à parcourir: 5385 kilomètres. Vitesse au sol (au sol 7) 650 Km/h. Le temps est beau sur le parcours. A Paris le temps est couvel1. Le temps de vol sera aujourd'hui de six heures et quinze minutes. Soulagement l'espace d'un instant. L'écran, le commandant. Tout concorde. A l'extérieur le ciel est bleu. Comme sur le dépliant.

BLANCHE NEIGE

 

C'est donc cela qu'ils attendent à l'automne en piaffant

et abhorrent à la fin de l'hiver, implorant le retour du printemps.

La saison froide est arrivée celte année sans se presser.

Histoire de se faire désirer.

Mais comme toutes les années,

une fois bien installé,

après deux ou trois mois,

tous sont heureux de le voir s'en aller.

La cité a des charmes qui se cachent, alors,

la dénuder l'été lorsqu'elle est toutes sèves débridée,

la découvrir laisser faire et se laisser aller,

c'est peut-être la violer, même consentante,

et soi même se priver du désir de la voir

enlever lentement ses stries grises, beiges, puis blanches,

les dernières ayant un corps fatigué, cabossé par le froid,

mais qui reprend vite des couleurs rattrapant vite le temps perdu,

les rouges des toits de fer le vert des espaces de la ville.

Un-conseil aux étrangers-:-­Arriver au début de l'hiver

quand tout est recouvert de poudre blanche

qu'il fut dégager à la pelle pour surprendre l'essentiel.

Ça rend du temps. li faut savoir se mouiller,

aimer les soirs qui tombent au plein après-midi,

les nuits blanches à n'en plus finir.

Savoir se réveiller par grand froid,

trompé par la chaleur ambiante et, au dehors,

un ciel et un soleil qui s'amusent à singer l'été.

Vouloir accepter les chauds et froids,

leurs rites de passage du dedans au dehors,

dans les sas d'habillage et de déshabillage,

question de vie, question de mort.

L'hiver, la période initiatique de l'étranger le plus rôdé,

pour qui accepte d'attendre, de devenir, plus tard, privilégié.

Kanuk neufs, on s'enfonce dans la saison avec délectation,

l'approche de noël fait le reste.

Et que vive le vent, vive le vent, Vive le vent d'hiver.

On baigne dans une grande féerie naturelle qui, une fois éteints les feux de la tète,

les rues fatiguées des chasse-neiges,

arrachés, tous les poils de balais, se muera en une enfer de boue, de neiges et de verglas,

s’incrustant au plus profond des têtes où là,

vitamines, antibiotiques et remontants,

même les plus puissants, resteront sans effet.

Et tous de penser: Pouce' Salut 1'hiver et merci d'être venu.

Car, comme tous les ans, le printemps en avril, comme l'hiver en décembre,

arrive toujours trop tard.

 

LA FETE AU VILLAGE

 

Ville d'envies dans une vie sans vie et sans envies. Même sous la neige, les sens s'émoustillent, les nerfs se dévrillent. A chaque coin de rue, anglo franco qu'importe, un déclic qui surgit. Surprises pour tout le monde et à tous les étages. On y vend son corps sans complexes, achète du sexe sans s'en faire une montagne. T'as des envies, pas la peine de tourner autour du pot. Pas de mal à essayer de se faire du bien, ça fait de mal à personne et bien longtemps que le bien, lui, il a décroché des pieds du bon dieu, de son fils, de sa mère et de tous ses saints. Sauf que l'on ne peut toucher à tout Difficile de choisir. En huit jours, c'est juste une idée de vie à saisir. Un petit bout du monde où il faudrait pouvoir vivre pour vivre toutes ses envies. Dur et frust d'être un touriste.

Alors, il faudrait pouvoir s'allouer ici, régulières, de petites parenthèses, puisque ailleurs tout est ­déjà tout écrit. Faire des pauses au Village dans une vie qui ailleurs n'est pas facile à vivre.

A L'AISE

 

Mettez-vous à l'aise. Machen Sie sich bequem ! Sia commodi ! Méfiance 1... Une invitation à ne pas se sentir d tout à l'aise dans ses Wiston cousues main. De baskets, oui, on rêve. Chez nous, Rien de tel qu'un rendez-vous pour vous faire perdre tout d'un coup, moyens, boule, poids dans la durée, fondre du visage, sentir moites ses mains et ressortir de l'entretien en phase de

décomposition fort avancée. Elle peut être séduisante, susciter en vous un désir érotique, en face de vous, la personne fera tout pour que vous vous mettiez sur vos gardes, en retrait ou dans tous vos états; à part les mots de circonstance dont elle a perdu le sens, elle s’attelle à ce que vous restiez bien les fesses entre deux chaises, demeuriez prisonnier de brûlures et embarras gastriques, à la merci des problèmes de transit. Vous n'imaginez pas un seul instant lui mordiIller l'oreille, effleurer quelque partie, même honnête, de son corps, encore moins de la décortiquer de sa combinaison en Clarence, Arrow, Klein ou Kenzo. La chasse est interdite, la drague, du vrai suicide. Défense d'approcher et soupirs.

C'est plus exciting en passant l'Atlantique. Hi, Bienvenue, vous avez fait un bon voyage? Ca va bien? You are welcome ! On ne s'empresse jamais de vous prier de bien vouloir vous mettre à l'aise si vous le désirez à moins que vous préfériez gardez le manteau que sinon on va mettre

dans l'armoire attendez je vais appeler la secrétaire ne vous dérangez pas. Non, vos jetez le parka par vous même sur la première chaise venue. Comme une vieille connaissance qui connaît la maison. On ne vous offre pas le café rituel à la française avec des vous voulez un ou deux sucres

vous ne prenez pas de lait. Il suffit sûrement d'aller se servir, direct, au frigo. Ici on le take très easy. La personne est séduisante, elle suscite un désir érotique, on a envie de lui mordiller l'oreille, d'effleurer quelque partie, même honnête, de son corps, de le dépouiller de sa chemise

Ralph Lauren au col largement échancré. On se dit que l'on n'est pas venu pour cela, qu'il faut rester sérieux avec cette gueule de culturiste éclairé et semblant en partance de week-end. C'est que maintenant on se sent drôlement à l'aise, même sans tous ces salamalecs, trop peut-être car on a

du mal à rester concentré. L'entretien est sérieux et une vie en dépend. Sauf que. Sauf que. Que peut-on bien faire, lorsque, chez les hommes, les pieds vous font tourner la tête, que la personne en face de vous se lève, va chercher un dossier, et que vous apercevez, que sans aucun complexe,

il marche sur ses chaussettes?

HARICOTS EN HIVER

 

Les dernières coloquintes d'Halloween n'ont pas encore fini d’être rongés par les ratons-laveur et autres écureuils qui bientôt se remettent à la diète, les dindes d'action de grâce ne sont plus qu'un doré souvenir dans l'assiette, et déjà les pères Noël font la queue e attendent leur tour. Difficile de se retrouver pour les enfants, déjà perturbés par la violence de notre société. Comment reconnaître le bon, celui à qui on a écrit sa lettre, celui qui doit passer par la cheminée encastrée dans le buffet du téléviseur. Et l'on parle du besoin de repères. Et quand il doit partager l'espace du libraire dans l'enceinte du sanctuaire avec Jésus Marie Joseph, les deniers Pie X, X,l XII et même avec Harry Potter. Les enfants d'Amérique ne savent plus à quels saints se vouer. Et, maintenant, le Père Noël a ses succursales, ses boutiques ouvertes 7 jours sur 7, hiver comme été. Il est lui aussi victime du réchauffement climatique Au mois d’août, à Québec, il a pignon sur rue, et dans sa barbe, il sourit aux touristes. C'est qu'on lui demande de bosser toute l'année. La concurrence est rude. Jouer les Père Noël n'est plus comme dans le temps un travail saisonnier. Et le vieillard ne fait pas plus l'hiver qu'une hirondelle le printemps.

 

AVEC VUE SUR LA RUE

 

Un endroit glauque. Indiscutable. Peut-être pas fréquentable. Une sorte de bordel sans en avoir l'air. Tout s'y fait comme si de rien n'était. Rien de plus naturel. Écrans télé, films jeux et pubs sans voix, des images qui en disent long aussi; impossible, elles, de les voir du trottoir. Des dessins animés, des adresses et numéros de téléphone pour des trucs à bouffer ou des jeux pas

toujours permis, en tour cas pour gens vite avertis. Les moniteurs offrent une cible aux regards, une contenance aux timides. Ils n'intéressent personne mais tiennent compagnie aux solitaires qu'on n'a pas encore abordés ou sont déjà vraiment trop vieux pour rester abordables. Des murs noirs, un sol d'acier, la salle de repos d'un sous-marin toutes issues fermées, sauf cette baie vitrée aux glaces si fumées que jamais on ne sait si dehors il y fait encore jour, ou si c'est déjà la nuit. Il y a bien dans le coin un sapin qui clignote et s'applique en cadence pour ne pas qu'on l'oublie, sous les Budweiser, néons qui coûtent si cher à Paris dans les boutiques fun et branchées. L'escalier semble bien fréquenté. Indifférents en apparence, les regards montent et descendent vers les jeunes et les vieux qui descendent, ceux qui montent, toujours séparément., même si tout le monde s'en fout. On devine que c'est l'heure de la sortie des écoles, la fin des cours à la fac toute proche. Ils arrivent tous à la fois, provoquant un léger mouvement chez les hommes plus matures installés depuis des heures devant une bière en pichet bon marché. Les jeunes vont se faire une poignée de dollars, l'argent de poche pour s'acheter -c'est cher -une super casquette lascar ou encore la panoplie soft du doux parfait voyou, celle qui fera fureur auprès de la copine qui, c'est possible, tapine dans un bar à côté. Interruption. Have you a cigarette? Where are you coming from ? You like Montreal? You know this bar? l am !Tom Vancouver. Yes, it is a gay bar. But a gay bar for men and boys. For money. Oui merci, je sais.... Etc. Bref, il n'aime pas ce bar. Il n'y vient que pour rencontrer des gens. _. Ce que je fais ce soir? You know what is upstairs ? Oui merci, j'ai vu. Je suis au courant. Je ne suis as né de la dernière pluie. C'est vrai que j'aime bien les lieux glauques, indiscutables, peut être infréquentables. J'aime voir les trafics qu'y s'y passent, les ni vus ni connus, détecter les codes en vigueur, cerner les techniques d'abordage, d'observer ceux qui savent qu'ils n'ont plus l'âge de monter à l'étage parce qu'ils sont le miroir de l'avenir que l'on a devant soi et permettent d'apprivoiser l'idée de ce demain sera. Là, il faudra bien prendre son courage à deux mains, quitter son petit calepin, arrêter de jouer les voyeurs tout comme avec soi même. On en aura fini enfin avec ces vieilleries judéo-chrétiennes qui poissent les pores d'une peau qui ne demande que cela, passe son temps en ce moment à attendre ça. C'est peut-être le fric qui fait frein. Pas le montant en euros ou dollars. Mais le fait qu'il faille raquer pour un truc tout naturel. La première fois, payer vous renvoie vos années dans la gueule, vous donne un sacré coup de vieux et, en même temps, vous rappelle qu'on fut aussi de l'âge où le plaisir prêté pouvait se faire payer. Cela aurait évité de se faire chier à jober dans X petits métiers. Assis là dans le sous-marin noir au sol d'acier, dans la lueur tamisée des appliques Budweiser et du sapin de Noël, on est entre deux feux. A la fois trop et pas assez. Une sorte de no man's time où il va bien falloir se décider de quel côté on est. Peut-être est-on encore trop ou pas encore assez, pour. A ne pas vouloir oser regarder droit devant, à se tordre, nostalgique les vertèbres en arrière, on risque tout simplement de se rompre le cou.

HAPPY HOUR

 

Avant l'heure, c'est pas l'heure.

Après l'heure, c'est plus l'heure.

On en est là.

Entre ce qui n'est déjà plus l'heure

et ce qui n'est pas encore l'heure.

Oui, la nuit est déjà tombée.

Mais ici, ce n'est pas un critère,

A quatre heures déjà,

le soleil en a marre­

Entre deux heures.

On est après midi et le soir, même sans soleil, n'est pas encore tombé.

Au Village, les presse-cafés se vident.

On rentre. On passe au Saint-Hubert.

Chicken à emporter. Dans les boutiques, ça se voit, les vendeurs en ont leur claque.

Les bars de nuit n'en sont pas même au soir, Happy hour, Ok. Deux pour un.

N'empêche. On s'y ennuie quand même.

Si c'est pour siroter deux cokes de suite dans une salle vide.

Pourquoi s'évertuer à sortir à cette heure

quand tout le monde se rentre on ne sait où, mais ai lieurs.

Pourquoi, le soir, vouloir rentrer tôt pour être raisonnable,

alors que le bars de nuit s'emplissent, se retrouver le matin dans son lit,

déjà émoustillé à l'idée de pouvoir ressortir dans douze heures

dans les bars en voyeur qu'excitent les trafics.

N'en plus pouvoir en fin d'après-midi, et remettre ça jour après jour trop tard et trop tôt.

L'observateur insatisfait,

Éternel indécis qui se faufile entre les heures.

TAKE OFF

 

 

No man'sland entre deux heures. On a quitté le pays à l'heure du dîner. Normal qu'à  bord unrepas soit servi. Mais si l'on pense à ceux qu'on va rejoindre et sont encore au lit, on mangera donc à deux heures du matin. La nuit sera donc courte et quatre heures plus tard, on servira le petit déjeuner.

L'avion s'attache du sol alors que l'esprit s'accroche aux images du pays que l'on vient de quitter Nostalgie et amertume. C'est toujours une dernière fois. Ce même esprit qui, à contre-vent, refoule les flashs qui ne vont pas tarder à s'imposer, aussitôt atterris. Ce n'est pas le tout. Il faut oublier, se remettre au 220. Bientôt, trop tôt, c'est demain. Les souvenirs de voyage se feront de plus en plus rares pour que, contre fortune bon cœur, on laisse s'installer le nouveau quotidien. On classera les photos qu'on classera vite dans la boîte adéquate. On revivra d'espoir de repartir là d'où l'on vient, à moins qu'avec le temps on se décide quand même pour une autre destination. Mais pour l'instant, on a encre peur, qu'encore proche, passé les souvenirs s'amenuisent. Les premières nuits, on se refera le film des journées intensément remplies, histoires de ne pas perdre le fil. Et puis, bientôt, il faudra se rendre à l'évidence. Tout cela sera relégué dans la remise des heures définitivement accomplies. Les formes, les voix et les visages se feront floues, on ressortira alors la boîte à photos et tentera de voir quel jour c'était déjà. Mais pour l'instant le dîner est servi. Nous sommes encore samedi et essaierons de faire durer le plaisir jusqu'au dimanche avance à la rencontre pour que le futur se fasse plus vite présent et revoie le passé aussi loin que les terres tout juste quittées. Alors, là seulement, il faudra bien remettre à l'heure sa montre et ses pendules.

DERNIERE CHANCE AVANT EMBARQUEMENT

 

D'accord. Il faut bien se faire comprendre. Mais de là à ce que la voix sans visage qui a enregistré tous les messages, toutes les destinations depuis le 50ème étage d'un bureau de Toronto, prenne les passagers fumeurs déjà pris en otage dans le pré-carré enfumé, pestiféré tout au fond du couloir de l'aile B, pour des minus arriérés, faut pas exagérer. Déjà que l'on ne respire plus dans ces 20 mètres carré, réservés à la fois aux accrocs en partance pour Amsterdam, Prague et Paris. Déjà que les autres passagers nous regardent comme des parias de la société civilisée dans l'espace baptisé, véridique, « dernière chance », comme si nous n'étions vraiment pas du même -monde... Mais non, des liens multinationaux, multiculturels pourront se créer ici au sein de cette minorité supranationale, mieux que ne pourraient Ie faire les congrès, séminaires et journées­ mondiales instituées à cet effet. Mais voilà que cette pétasse sans visage martèle ses mots comme dans une langue en légo. faut juste espérer que l'ordinateur ne se mélange pas trop les pédales.

Les pas-sa-ya-geurs-pour-Phi-Ia-ron-to-sont-atten-priés-à-Ia-porte-A-B-C-D-35-36-37-38. Et pendant ce temps-là, énervés, les fumeurs en sursis tirent sur leur cigarette. L'énervement sans doute. C'est le cercle vicieux Ils fument en silence, concentrés sur la tige qui s'amenuise et préoccupés de retrouver en catastrophe dans leur poche la dernière à allumer pour la route avant

que le première ne s'éteigne. Les passagers du vol Air France... Tant pis, la prochaine, on se la grillera à Paris, 343, à destination de Paris-Charles-de-Gaulle, sont priés d'éteindre leur cigarette.

OK, on est fumeur, mais tout de même, on connaît les manières.