"The future belongs to those who live in the now."

 

(lu dans le métro, Dubaï)

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LE PETOCASC

 

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AUTEUR

AUSTRO-TURCO-HONGROISES < NOTES DE VOYAGES +

Première carte postale

PREPARATIFS

 

Non. en Hongrie. Bucarest, c'est la Roumanie. rien à craindre. à Reykjavík, chats échaudés craignent l'eau chaude. les bosniaques serbes et croates ont bien des mers à traverser. La Tchétchénie, ce n'est pas encore la porte à côté. Sava, Bratipest,Slavapest, Buda pour l'est, Pest pour l'est. bon dieu des Magyars, attila. Dis papa, c'est où la Slovaquie ? rien à y comprendre et mon prof de géo qu'est mort la semaine dernière. On va dire qu'il fait chaud en été froid en hiver qu'il ne pleut pas souvent, climat continental, que les gens sont gentils, ont le cœur sur la main, qu'ils aiment bien le français et que c'est un autre monde.On répondra peut-être que les vacances, ça se passe à la mer, qu'on est déjà à la ville toute l'année alors que. et puis que le mois d'août c'est pas très cool pour voyager. Les touristes, à l'est, on se fait pas trop... on confondra balaton, balafon, benetton.Budapest, c'est pas là qu'il est enterré déjà? et ils en ont bavé avec les russes, avec les Turcs. on parle quoi déjà là-bas. les hongrois, ça se parle avec les doigts? ils aiment la France et parlent pas français? tiens?

 

DE-PAYSEMENTS

 

Vous sortez de la communauté européenne. vous avez droit à deux cents cigarettes, 1 litre d'alcool à x degrés, deux litres à. etc. invitations aux vices organisées, pas d'affiches la cigarette nuit à la santé. fumez et buvez. Le city liner risque fort de sentir. Chanel, Boucheron et Saint-Laurent sans modération, même si on a pas le droit d'ouvrir les dutyfree avant destination. de toutes façons, ce sera plus chic que les petits essuies sent bon, déguisés Compagnie pour faire avaler la Mont-saint-michel de cantine proposés y a pas le choix dans l'avion. la température au sol; on va tout de même pas s'allonger pour aller vérifier ni sortir au dehors pour goûter aux moins 40 degrés. rien par contre sur la force Beaufort, c'est pas grave, on n'a rien d'un planeur.

VU DES AIRS

 

l'idée de découvrir d'autres odeurs, d'autres couleurs.... les douaniers doivent pourtant ressembler à des douaniers; peut-être ont-ils une casquette-galette héritée des bons et forcés services de l'ex maternaliste socialiste Russie. Sûr qu'il va y avoir aussi beaucoup de Z, de trémas et d'Y grecs. Oublié comment on dit merci. c'est pourtant la moindre des choses. la dernière fois, c'était 'choukran' : le meilleur des effet s; encore ne faut-il pas se mettre de suite à rigoler, mais savoir rouler le R à l'extrême et fairecomme si on était un enfant du pays.

le Danube n'en finit pas de se tortiller dans les airs, il se prend pour une Moselle oupour un bout de seine. bien gris souris, comme s'il voulait passer inaperçu à travers cette Autriche qui l'avait peint en bleu. vu d'en haut, l’Autriche ressemble comme deux gouttes d'eau à l’Allemagne, rien d'étonnant qu'un temps ils aient voulu se pacser fut ce avec les diable. un instant disparu le Danube resurgit; il se gondole à Linz avant de se faire vienne. a vienne il a décidé d'être sérieux, calme plat. il danse avant, remettra ça après comme pour faire taire ces rumeurs d'un fleuve bien superficiel, lui qui déjà

s'étale sans pudeur en Roumanie après un détour en Serbie comme s'il mangeait à tous les râteliers. la forêt suit le fleuve. l'avion suit la forêt, donc l'avion suit le fleuve. attention virage. Vienne à midi, déjà fini, juste le temps de compter les ponts et déjà on met le pied façon de parler - en Slovaquie. nuages sur la Slovaquie. non n'allons pas... en bas, Bratislava, virage, direction Balaton tonton et la Hongrie dans la brume.

 

KEBAB

 

rien de pire qu'une kiosque à kebab turc en Hongrie. ça grouille de trémas, d’accroche-cœurs, de crochets en cédilles, on se demande comment les lettres parviennent encore à se frayer une place dans ce qui ressemble à un parcours du combattant. des é, des è aussi, familiers peut-être mais noyés dans la masse et pas du tout français.

GARE

 

une gare où l'on jouerait encore volontiers à la marchande. des billets comme on en fait plus et de toutes les couleurs. un coup de tampon encreur, solidement asséné, habitude des fonctionnaires d'hier; encre rouge à défaut de visas superflus et d'obsolètes autorisations, entre-temps on tamponne les billets et, s’il vous plaît, on écrit à la main ; dans l'arrière caisse, un ordinateur made in GDR souffre le martyre pour une simple résa, il s'y remet deux fois. la préposée aux roues ailées recompte appliquée à la main; avec la calculette, c'est qu'on est sûr de rien.

PETITE CUISINE

 

on n'en finit pas de nous monter en bateau, d'aller de déception en frustrations.

Pourquoi ne pas dire simplement que la cuisine hongroise est sobre, disons villageoise, de terroir: de bons plats cuisinés qui sentent bon le cochon, de la bonnegraisse bien franche; non, verts ou bleus, les livres glacés s'évertuent à nous la présenter comme le nec + ultra, photos-couleur, mets agencés sur assiettes décorées.Quoiqu'il en soit, on n'a pas le choix, les images, il faut leur faire confiance,...même si, guide à la main, on a marché des heures sous un soleil de plomb, tout ça pour voir, tapi dans une église, un truc un machin partant une inscription datant de et indiquant la direction de la Mecque.

HONGRITUDE

 

Gellert, Gerbaud. noms propres, familiers, mots-havres de paix pour français, et suisses cependant.

arc-en-ciel, les drapeaux gays comme partout, servent de ralliement. les flammes magyares au placard, une fois n'est pas coutume, puisque, verts, blancs et rouges, on les retrouve jusqu'au fond des églises. l'église hongroise reboustée par le pape.

Marrant comme, d'un tour de crosse, il arrive à redonner un coup de jeune à tout cepetit monde nostalgique et monarchique.

Drapeau bleu étoilé: timide appel de hampe. mis à part les finances, ici ça ne va pasêtre aisé de faire avaler une nouvelle citoyenneté. il va d'abord falloir, entre voisins européens, qu'ils règlent et qu'ils gèrent leurs querelles de hongrois. au fait, c'est quoi et ça vit où les hongrois? y en a partout, de Budapest en Roumanie, d'Ukraine en Slovaquie. ils regardent vers Paris, vers Vienne qui leur fait les yeux doux.

CHIANT

 

c'est chiant d'être touriste. on se porte sur les nerfs parce qu'on a toujours un miroir devant soi, en marchant, au musée, au restaurant. on se console en se disant qu'on n'est pas un touriste comme ceux-là. même si on y ressemble terriblement. on se dit qu'on est un touriste à part et pas pareil parce qu'on se fait deux ou trois galeries d'art. En rentrant, on se dira qu'on a fait Budapest on mettra une croix sur la carte en se disant qu'à cinquante ans on aura jamais le temps de tout faire, surtout si comme la Tchéquie et la Slovaquie, les états se multiplient. Ce serait plus rentable d'avoir une Europe à une vingtaine d'états. on ferait la Lituanie comme on fait la Bretagne, et en rentrant, on dirait tout simplement "je suis resté en Europe". si l'on compte depuis longtemps les USA pour un pays, cela éliminera déjà pas mal de territoires, et à 75 ans, à raison de deux états par ans, on peut considérer que l'on aura achevé le tour du monde. sauf qu'entre-temps, on lorgnera vers mars et saturne, chiant, on en aura jamais fini.

COMESTIBLES

 

confiseurs ou charcutiers. à noël, on rivalise d'originalité. le plus dur, c'est que ça nedure pas: le radeau de la méduse en saindoux, les tours Eiffel en chocolat mou. le jouroù ils arriveront à faire le parlement de Budapest en rillettes d'oie, alors, chapeau les Hongrois. elles fondront, les aiguilles des toits. il ne faut pas les confondre avec lesstalagmites. tout en finesse, de la dentelle, entend-on ça et là. n'empêche, c'est le bâtiment, le modèle idéal, adéquat pour pré-retraités à doigts de fée et qui veulent s'amuser avec des allumettes. Occupation pour un champion. Combien faut-il de ces morceaux pour reconstituer à l'échelle le parlement de Budapest le gagnant aura son poids en allumettes suédoises. Quant aux sucreries baroques que les allemandsappellent l'architecture des confiseurs, on ne compte plus les maisons, les églises quel'on verrait bien en caramel ou nougatine, avec quelques amandes, quelques dragées dorées, du rose, du vert reconstitué.

BALATON

 

comme un petit air qui trotte dans la tête. saut de puce vers le sud. Debrecen en deux heures plus à l'est. Trois jours passés à Budapest une impression d'en avoir fait le tour. en quelques enjambées, d'autres mondes tout à proximité. Serbie, Croatie,Slovénie, Cracovie mais si en poussant vers Belgrade, sûrement l'envie nous prend, irrésistible, de forcer vers la Bosnie et l’Albanie... jamais content.

OU CA ?

 

Bonne question. on est à l'est ou à l'ouest ? A Nancy, l'est de la France pour qui vient de Russie invité pour un festival des théâtres de l'Est, lui qui se réjouit d'enfin découvrir l'oues t? Problème. et l’Europe centrale, elle est à l'est ou à l'ouest, Budapest ?

Et c'est quoi, la rive gauche et la rive droite? ne surtout pas regarder le plan àl'envers, dur de parler dialogue nord sud quand on ne sait pas où est sagauche, où est sa droite, si l'on marche vers l'est où si l'on s'ancre à l'ouest. seul le soleil a raisondans cette affaire. comme il fait son lit il se couche. il a ses habitudes. lever, toujours àl'est; coucher, toujours à l'ouest. les reste, il connaît pas.

Et devant, les bateaux montent ou descendent le Danube en aval, en amont de la ville; à bâbord, à tribord, les grappes de viennois regardent les rives, droites et gauches.

CHACUN CHEZ SOI

 

Attention à l'incident : la Slovaquie n'est pas la Slovénie, même si, vues d'ici... savoir parler des tchèques avec modération. aborder la Hongrie sur la pointe des pieds. ne pas commander n'importe où une escalope viennoise, lui préférer une viande de Pressbourg, même si... se méfier de toutes les familiarités et manier les Habsbourg avec une extrême précaution...

Bratislava, la ville où fut, la ville qui, l'ex capitale où les ambassades n'ont qu'un étage et où les drapeaux, bien trop grands pour elles, pourraient toucher par terre. Ils pendent là serrés les uns contre les autres, rivalisant, hauts en couleurs, comme de publicités appâtant ceux qui passent. -c'est la première fois pour vous la Slovaquie? De suite, on renifle le piège. Heu non, je suis venu il y a dix ans environ. et comble de malheur, avant la sécession. vous rajoutez, histoire, sans le vouloir, de bien vous enfoncer: 'En revenant de Prague' réponse de slovaque: ah non, vous êtes venu en Tchécoslovaquie nuance pour slovaque d'une extrême importance. c'est dur d'être slovaque tout de même quand on fut capitale hongroise, à deux coups de rame de Vienne, qu'on a trois que trois ou quatre avions et pas d'aéroport digne de ce nom.

TOUS ENSEMBLE

 

Bains turcs sous la voûte étoilée. odeurs d’œufs sans date de ponte. lentes évolutions en eaux troubles d'où l'on distingue des sexes en suspend. conduits rouillés depuis belle lurette. un autre âge. de tous âges. certains auraient pu connaître l'empereur. Barbes à la kossuth. de vrais austro-hongrois qui sous l'eau se tripotent. ni vus ni connus, sauf changements de positions, lorsque les yeux se ferment d'un prude ravissement. sans sourciller ni rien montrer, un jeune plus agité défonce un ancien franchement plus âgé. empaler peut-être un ex apparatchik doit certainement procurer du plaisir. personne ne rit ni ne sourit, rien à voir rien à sentir au dessus de la surface.

Des techniques bien rodées héritées du temps où, contre révolutionnaires, les plaisirs sous-aquatiques étaient bannis, mais où les bains étaient -à ne pas manquer-les derniers salons où l'on touche.

 

DO SI DO MI

 

pom pom, pom pom ! bien rythmé

la la, la la ! martelé,

non, c'est pas possible à transcrire. à chaque station de métro. signal pour dire 'attention'. à l'arrêt, au départ, de ne pas se coincer les doigts, aux pickpockets. do, si do mi, accentué! accueil et départ station dans la joie et la bonne humeur. on s'ensouviendra entre deux 'gagnape charouvna' ou quelque chose comme ça qu'ilslancent à la fin de chaque annonce. ça veut dire quoi à force? et puis tant pis si l'on apas compris. Do, si do mi ! ça fout la pêche, c'est à mourir de rire.

ATTILA

 

qu'il s'appelait celui-là. sauf qu'à la naissance, les parents n'auraient sûrement pasprédit qu'il irait, dos voûté et les épaules rentrées. il est chauffeur de bus, non, ça nedéveloppe pas les muscles. les Huns sont encore quelques uns à demeurer bien râblés,vainqueurs et terreurs d'autrefois les jeunes taras boulba sont dans le business, sefont maintenant les dents dans la finance.

 

BRATISLAVA : RE

 

 

Non, décidément, l’Europe de ne se fera pas. utopie et désillusions, comme écrivait à Trieste quelqu'un que l'on devrait connaître. les minorités sont devenues trop majoritaires et les territoires, n'en finiront jamais de se dresser les uns contre les autres. ou que l'on aille, chacun y va de son petit refrain. les slovaques n'on rien de tchèque, plus chic l'empire austro-hongrois. a peine si l'on mentionne si Bratislava fut capitale de Hongrie; l'histoire telle qu'elle est dans les livres commence à la préhistoire slovaque, saute allègrement sur les sujets qui fâchent, l'état slovaque ami-ami avec les nazis. Bratislava pourrait être une ville d'opérette, si ce genre joyeux ne faisait tout de suite penser à sa trop entreprenante voisine d'à côté. La philharmonie de Bratislava est l'une des meilleurs d’Europe, mais -horreur -il parait que le premierviolon est hongrois et le flûtiste -horreur deux fois -tchèque. fini le temps le kremlin s'entendait à mettre d'accord, de gré ou plutôt de force tous ces gentils petits mondes. Ils étaient tous frères et terminé le problème. Il paraît que dans des temps encore pas si anciens, plusieurs peuples d’Europe se supportaient plutôt bien dans la Transylvanie. en thrace il y a cent ans, on trinquait entre grecs, turcs et bulgares...

Bon, l'an prochain, si l'on va en Istrie ou Dalmatie, il faudra se réentendre les mêmes rengaines. et cette fois, ce sera la faute à Tito.

EN PARTANCE

 

Soliman sera-t-il magnifique ? On ne lui demandera en fait que la moyenne. un

Mehmet ordinaire fera l'affaire. une Turquie d'aujourd'hui sans manières.

séjour parfaitement préparé. les adresses marquées, codées. le plan d’Istanbul dans la tête. voyage de vérification. la réalité dépassera-t-elle la fiction les guides auront-ils menti? à l'esprit une idée plus précise de ce que les bazars et les ruelles peuvent offrir. les plans sur la comète seront de fait peut-être tout chavirés. l'architecture idéale s'écroulera comme un château de cartes. et puisdes têtes de turcs, à la turque, turquoises et turqueries, bains turcs et Atatürk, c'est pasmon türk et autres plaisanteries,Istanbul,Constantinople et les chansons de Dario Moreno, kreuzberg et Izmir schlecht et puison est pas encore parti, on n'est même pas encore arrivés à paris Montparnasse dans ceTGV 2355 dans la voiture 16 duquel on propose des boissons fraîches et chaudes,des plats et salades à emporter ainsi que des cartes téléphone et dont l'agent de la servair n'a pas manqué de nous accueillir à bord, de remercier de notre visite en nous

priant de faire attention que desservant Guingamp, Saint-Brieuc et laval, ce train depuis Le Mans était sans arrêt jusqu'à Paris.

GRÜSSLI

 

Et tschüssi Zürich. pas donnée la vie ici. vite fait de griller un billet de 100 francs suisses. Ni vu ni connu. c'est parti pour Atatürk. le turc c'est pas mon truc avec leur drôle d'habitude d'accrocher les croissants à l'envers pour alourdir et jouer sous les mots.

MILLIONNAIRE EPHEMERE

 

Quand tout d'un coup on se retrouve des milliards dans les poches, les billets

grouillent de zéros sur la droite, un de trop et l'on se prend un croissant pour plus de cinquante francs. rageant. tant pis, les nouveaux riches, fallait faire attention, mâcher avec modération.

Tous commerçants : demain les marchands de parapluies sortiront les lunettes desoleil, les piles à briquets, les chargeurs mobiphones, n achète, on vend de tout. On loue de tout. Passées les mosquées, halte au café Dilek, service policé, sourire jusqu'aux dents d'or, les entremets sont parfaits. je prendrais bien votre carte, on ne sait jamais. passage Aznavour. les Arméniens ne saisissent rien à la Turquie. les grecs non plus, et sans parler des kurdes. le génocide, c'était paraît-il indispensable, même si oui, regrettable.

les kurdes, même combat, vous n'y comprenez rien, vous les européens. Il est dur d'être turc quand on a si près de soi l’Europe et l’Asie réunies et qui se démangent de l'intérieur. allez faire aimer les minorités à un turc qui a toujours un croissant blanc sur fonds rouge devant les yeux, qu'il aille à sa banque, au bureau, qu'il grimpe dans un taxi ou rentre dans le prochain bistro... où qu'il aille, il ne pourra échapper à un pont, une autoroute Atatürk, croiser, s'attarder sur quelque place Mehmet, une carte d'Anatolie en tête.

LA CLAQUE

 

Sa claque des souks qu'on en a, des bazars en tous genres, des passages à épices, des étals à poissons où, tous fumets mélangés en narines, obligés les étrangers se pâment. il pleut sur Istanbul. un temps à se faire un ciné, un jurassic park made in Turkey, pourquoi pas, là au moins on est sûr de ne pas rencontrer un cousin de Soliman descendant. et puis dans la version locale, Atatürk étant sûrement passé par là , peut êtremême en plein cœur du nouveau cinéma, les bestioles sont sûrement des ancêtres de hittites, les mêmes retrouvés en Mongolie, en Sibérie et en tous les Turcostans bâillonnés de l'ex empire soviétique. oui, a posteriori, les dinosaures furent Turcosauriens et après avoir allègrement disséminé leurs gènes jusqu'aux frontières de Vienne, ils peuvent aujourd'hui revendiquer de figurer parmi les plus fidèles ottomans. Ah, vous dirais-je maman? les nouveaux ottomans mentent lamentablement. a moins que. On leur aurait menti ? N'empêche, Veulent-ils faire partie de notre grande et propre famille d’Europe, où déjà

nous possédons des voisins amis allemands et bientôt helvétiques, il va falloir que très vite ils résolvent leurs problèmes de bouteilles en plastique, faut qu'il les recycle, les compressent, en fassent des rideaux de douche ou de dessus de lit, n'importe quoi, mais surtout il ne faut pas que les suisses voient ça, toutes ces bouteilles à la mer et sans messages sur le Bosphore, tolérants certes, ils ne toléreront pas. passe encore pour les péchés de jeunesse de la démocratie qui ici est moins vieille que les vestiges hittites,

on peut former les yeux sur l'Arménie, l'armée encore très attachée aux peines en nos contrées disparues, mais comme autrefois dans les camps, la propreté d'abord, question de dignité humaine. par terre et sur mer, le plastique n'est soluble ni dans le raki dans les directives de Bruxelles. il faudra se montrer in transigeant, même avec les Zotomans. ce sera à prendre ou à laisser. pas moyen de faire autrement.

En attendant, je vais investir en un parapluie. faire travailler l'économie locale. après le réveil slovaque, rareté, le protège-pluie de Turquie. l'année prochaine, peut-être un sèche-cheveux bulgare ou la valise de Roumanie.

GRANDES EAUX

 

la pluie a complètement rempli de détroit du Bosphore. longé la côte, de Marmara à la Mer noire, eau devant, eau derrière, eau en haut, eau par terre. pourrait être Perros-Guirrec. Essuie-glaces déchaînés. attention pas glisser. il paraît qu'il y a beaucoup de bateaux. il parait qu'ils n'ont pas le droit de passer par temps de pluie. c'est qu'une Erika est si vite arrivée. mais une pluie d'été ça ne peut pas durer.

DEJA DEUX JOURS

 

A Istanbul. impression de maîtriser les grandes artères, plus de peur de se perdre. on peut donc maintenant aisément se laisser aller à ses impressions. les mosquées le soir illuminées comme de petits monticules mamelonnées au milieu de toutes petites étoiles et de grandes tiges acérées vers le ciel. elles en imposent les mosquées sur les collines. sont à la fois comme redoutables, quelque part sécurisantes à la fois, impressionnantes en tous les cas. comme de grosses poules mères couveuses sur un monticule qui délimiteraient leurs territoires de quatre grandes piques pointées tout en l'air. nul tape à l’œil gothique agressif. pas de chichis à vous faire peur par plaisir, histoire de vous dire que l'enfer c'est terrible. là, si l'on croyait un peu on pourrait dire que dieu est partout, mais s'il sait se montrer il n'en reste pas moins discret.. il vous rappelle qu'il est là. c'est tout. il ne fait rien pour s'imposer. ceci dit et vu de l'extérieur car pour un croyant musulman les choses peuvent en être autrement .Pendant ce temps, au lounge de l'hôtel à 5 étoiles locales, seul à son clavinova, sans y croire trop, le pianiste se démène avec luis Mariano sous le soleil de Mexico.

INVENTAIRE

 

Un cageot renversé. dix tickets de bus sur une toile cirée. 3 paquets de kleenex, deux étuis Marlboro. vente au détail. à côté les préservatifs se vendent à la pièce, de même,les lacets et semelles. le stock pour la journée. un bon mètre carré. continuez. un régécolor, le dernier. vous passez devant le gars aux cinquante recharges portables. L'arrivage.

Hier ils avait quelques bottes de persil.

GARE BIS

 

TCDD Istanbul gar. la façade ottomane à l'écart. Entrée principale en béton bleu du ciel. Interdit de fumer. Pas plus imposante que celle d'Aulnay-sous-bois. ici aussi, on se pousse au portillon. C'est là qu'arrivait l'orient-express. aujourd'hui c'est le métro, celui qui reste en rade à deux pas de l'aéroport.

CROISSANT

 

Le drapeau turc, c'est le drapeau suisse, la croix comme deux sens interdits remplacéepar le croissant blanc et l'étoile comme en chine, sauf qu'en chine elles est jaune etqu'il n'y a pas de croissant. le croissant, on dirait qu'il va bouffer l'étoile, l'attaque c'est toujours le moyen le plus sûr de ne pas se faire bouffer si l'on mettait le croissantsur le drapeau suisse, il aurait vite fait de s'empiffrer la croix. ne jamais mettre undrapeau suisse à proximité d'un drapeau turc, même au nom d'une hypothétique etlucrative amitié helvetottomane. chacun chez soi, Allah est là, les turcs aussi, lessuisses bien cantonnés et les vaches sont bien gardées.

LA PESEE

 

Derrière un pèse-personne, facture chinoise, la femme accroupie a étendu un papier journal soigneusement replié pour ne pas maculer son unique capital. dans la grande rue piétonne où passent les gens aisés, elle peut malgré tout espérer se faire quelques millions, même si l'on peut se demander qui, au milieu de la journée, a comme l'envie pressante d'aller se faire peser. une sorte de savoir vivre sûrement, une manière de faire travailler les tous petits métiers, empêcher de mendier, penser à l'autre, sa dignité. et c'est qu'aussi la grande nation turque vit pour beaucoup de l'inflation, de ses petits boulots.

GROS BOBOS

 

Si l'on écoutait le guide du routard, on finirait par ne plus aller nulle part. les bandits se tapissent à la croisée de chaque piste à touristes. dans tout indigène, attendrait donc l'arnaqueur potentiel qui sommeille. ah le routard a désormais derrière lui bon nombre d'heures de vols sur lignes régulières. les sacs à dos sont de vrais Décathlon, encore quelques années ils risquent fort se mettre en Vuitton.

DIVAN ORIENTAL

 

Faire des affaires les quatre fers en l'air. étendu les pieds face à la mer. on ôte ses chaussures et attend le client. farniente, prendre son temps le billet vert derrière la tête. même la police qui prend son temps pour aller au restaurant avec sirène américaine et étoiles de chérifs à l'ancienne. ici, elle fait partie du paysage urbain, se plaît même, ça se voit, à se faire remarquer. deux blindés sur la place valent mieux qu'un. pas de soucis pour la démocratie.

CHATS

 

Des sans queues. des sans yeux. des chats matous qui courent sur tout ce qui bouge, qui lèchent les coques de moules saveur citron vendues arrosées de l'eau du pain de glace. à la tombée de la nuit. un festin. c'est Byzance. les matins, plutôt chagrins, tout est lavé, relavé. les grandes eaux. c'est pourquoi les chats préfèrent sortir le soir, surtout que dans la journée, ils font une allergie à tout poil de touriste.

9 HEURES

 

Le vendeur propriétaire de deux Mazda super occas' ouvre son rideau de fer, se fait

apporter son thé, s'assied dehors sur sa chaise, téléphone du portable et puis s'endort.

EMPLETTES

 

acheté deux stylos-bille à un monsieur âgé,

 

deux briquets jetables à un tout jeune homme,

 

un paquet de Marlboros à un marchand de Marlboros.

 

aurais pu avant de partir

 

acheter un gros rouleau de scotch,

 

une paire de lacets,

 

un yok à minuteur,

 

une chemise Lacoste,

 

un gilet Ralph Lauren,

 

un boss n'importe lequel

 

c'est qu'on ne trouve plus rien à la samaritaine

 

DISCRIMINATION

 

Un scheik passe avec trois loukoumettes en bandelettes. Ah les pauvres femmes, par cette chaleur. et puis du noir en plein été. même à Kaboul, leurs cousines afghanes ont droit aux grilles d'aération.

DÖVIZ

 

Asensör, büffesi, koëfferü, tualet.çarcütri.soda/sodasi.

tiens tiens, ce serait bien un pluriel. la langue turque, sorte d'espéranto

pour thraces, anatoliens, cappadociens, chypriotes, kurdes, irakiens et phonétiquementleur. c'est peut être le moyen le meilleur de mettre tout le monde d'accord.

ALORS, DES AMIS ?

 

Vous vous êtes fait des amis en Turquie ? Pas, vraiment, question de temps. juste le jeune Mustapha, il venait du Kurdistan. café, tir à la carabine. Promenons-nous dans les bois. deux mots d'anglais. deux mots, mais pas plus ou je m'appelle Shakespeare. J'admire le soleil qui se couche près du pont Galata. le grand classique, quoi! les navettes incessantes des bateaux sur l'eau, les mosquées qui vont bientôt s'allumer. Je suis sage sur un banc et, un jeune turc tout ce qu'il y a de charmant s'assoit sur le banc près de moi. tout serait pour le mieux s'il ne ne s'avérait qu'en fait il est sourd muet. Il chantonne une drôle de chose. que faire? changer de banc? vexant. lui proposer une Marlboro. Il en prendra deux ou trois. à croire qu'ils sont tous fumeurs dans ce pays. On profitera qu'il regarde la bateau accoster pour tout doucement s'en aller sur la pointe des pieds.